Encore... Ils sont pas fichus de bien accueillir leur clientèle! De nos jour, ya plus aucun respect pour nous, simples et honnêtes citoyens... Qu'est-ce que vous voulez que j'y fasse, hein? Bon... C'est en tanguant que je traîne le long les rues à la recherche d'un bar, n'importe lequel où assouvir mes besoins quotidiens en spiritueuses. Cependant... plus PERSONNE ne veux me vendre quoi que ce soit...

"Je suis Trop bourrée", y disent.

"Je vais foutre le bordel et me tirer sans payer", y rajoutent...

Sérieusement! J'suis pas dans ce genre, si? Je regarde donc ma gourde, histoire de voir ce qui reste à l’intérieur. Malheureusement, elle était vide... Et, peut être avais-je un peu trop picolé certes, parce que je regardais pas où j'allais, je bousculais tout le monde et en plus, je leur gueulais dessus comme une poissonnière. Encore, les poissonniers on les comprend, j'pense...

Ce fut en poussant un loooooong soupir que je finissais par me toper avec une vieille taverne dans un cul de sac, non loin de la Guilde des Forgerons. Peut être que personne me connaissait, là bas, qui sait? Cela allait peut-être être mon jour de chance! J'allais pouvoir continuer de soûler allègrement, comme un cosaque. C'st connu, ça! Les moscoviens sont des saletés d'buveurs, ouais... Y ont la belle vie, non? Aaah.. de la bonne vodka... ce que je donnerais pas pour une bouteille de vodka moscovienne!

J'ai poussé la porte de cet antre de malheur où, puisque je le connaissais, se réunissaient souvent des chasseurs de primes. Je dois avouer que j'suis pas une lumière mais... j'avais toujours trouvé rigolo de voir ma tête dans des affiches. Je ne les avais jamais vues, quand j'étais sobre, alors... je m'extasiais souvent devant ma propre tronche, imprimée sur un parchemin.

En entrant dans le taudis où il y avait plus de crachats et de bière au pied du comptoir que dans les bides de la bande d'ivrognes à qui ils revenaient. Oscillant malgré moi, je tentais de marcher aussi droit que possible pour m'accouder sur la partie la plus propre du comptoir avant de réclamer de quoi m'réchauffer l'gosier:

_ Hey! Tavernier! Une choppe de mousseuse brune, please! fis en haussant la voix.

Je ne savais pas où est-ce que je m'étais foutue...

Ah... ENFIN un endroit où j'allais pouvoir boire tranquillement. Je voyais le barman s'approcher, au ralenti quand, soudainement, un mouvement attira mon attention, à ma gauche ou à mon autre gauche... enfin, je me comprends. Lorsque j'ai vaguement tourné la tête, j'ai senti une forte douleur et la force d'on ne sait quoi m'avait jetée à terre. J'étais bien sonnée et j'eus besoin de plus d'une dizaine de secondes avant de comprendre ce qu'il s'était passé: un fou venait de me puncher au visage...

Mon réflexe, mettre les mains de travers sur mon visage et me plaindre. Heureusement qu'avec un certain taux d'alcool dans le sang on ne ressent plus grande chose, en fin de comptes... la douleur ne dure que quelques secondes, puis rien, ça... jusqu'au lendemain où t'auras tellement mal que tu peineras à sortir de ton pieu...

_ Ah! PUTAIN! P-Pourquoi t'as fait, gros balourd?! m'exclamais-je en tentant de me redresser, mais... en ce moment même, j'étais comme une tortue qu'on retournait sur sa carapace...  

Dieu merci, que la picole soit bénite, puisque je me souviendrais de peu après avoir décuvé. M'enfin, quoi qu'il en soit, dès que j'ai pu me relever je me suis faufilée parmi les passants puis je me suis tapie dans une ruelle. Visiblement, ce con m'a perdu la trace, puisque je l'ai pas revu...   

Mission Echouée
Sujet terminé